La tournée du député Norbert Morin, responsable du dossier de l’habitation à Québec, s’est poursuivie aujourd’hui à Joliette avec notamment l’intervention de Jessie Poulette, directrice générale de la Fédération de Laval, Laurentides et Lanaudière des OSBL d’habitation (FOH3L), une des constituantes du RQOH, qui a déclaré : « Le soutien communautaire en logement social, lorsqu’il est financé correctement, favorise l’empowerment des personnes. Les activités de prévention, d’animation et de formation jouent un rôle important pour assurer la stabilité résidentielle. La SHQ devrait jouer un rôle d’ambassadeur auprès du MSSS pour valoriser le soutien communautaire et s’assurer qu’il soit financé dans tous les projets qui en ont besoin. »

À l’occasion du passage de M. Morin dans Lanaudière, les groupes ont tenu à mettre de l’avant une des particularités qui distinguent le logement social du reste du marché locatif : l’offre de soutien communautaire intégrée à la gestion et à l’exploitation des projets. Qu’il s’agisse d’accompagnement auprès de services publics, d’intervention en situation de crise, de prévention de la maltraitance chez les aînés, d’intervention psychosociale ou d’aide au comité de locataires, le soutien communautaire développe la capacité de prise en charge tant collective qu’individuelle des personnes et favorise ainsi une meilleure intégration sociale et une plus grande participation à la vie civique.

Les OSBL-H ont démontré qu’avec le soutien communautaire en logement social, les ménages défavorisés et les personnes fragilisées bénéficient d’un environnement qui permet d’identifier et de prévenir les situations où ils risquent de se retrouver de nouveau en situation précaire. Ce type d’appui est pratiquement impossible avec les programmes de subvention au loyer sur le marché privé, la mesure actuellement privilégiée par le gouvernement du Québec.

Yvon Fafard, vice-président de la FOH3L, est intervenu en disant qu’il voulait « témoigner du fait que le logement communautaire réussit à changer la vie des personnes ». Il a cité le cas de Anne, une aînée vivant aux Résidences Communautaires Sacré-Cœur à Berthierville. « Quand Anne est devenue veuve, elle vivait seule, isolée. Depuis qu’elle est arrivée chez nous, elle s’est impliquée dans son milieu, elle a repris sa place et a acquis un pouvoir sur sa vie. »

La journée a été marquée par des interventions fortes devant une salle où se sont réunies près de 100 personnes, dont une quinzaine provenant du secteur de l’habitation communautaire. Évoquant une réalité résidentielle méconnue, mais dramatique, Marcelle Goran, du Centre d’amitié autochtone de Lanaudière a tiré la sonnette d’alarme : « Difficile de trouver un logement à Joliette quand on est autochtone. » Les Autochtones vivant hors réserve sont particulièrement sujets à de telles discriminations. Cela s’ajoute aux difficultés qu’ils éprouvent par ailleurs, ne serait-ce que du fait qu’une proportion importante d’entre eux se trouve en situation de pauvreté. Le simple recours aux suppléments au loyer dans le marché privé ne saurait constituer une réponse adéquate à leurs problèmes de logement. Les projets de logement social réalisés en partenariat avec des organismes communautaires autochtones et dans le respect de leur autonomie ont démontré leur capacité à assurer une meilleure qualité de vie aux Autochtones hors réserve.

Cette consultation s’inscrit dans le cadre de la réforme majeure de la SHQ et de ses programmes, annoncée en avril dernier par le ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux. Des fédérations régionales, des administrateurs, des locataires et des gestionnaires d’OSBL d’habitation participent aux audiences pour témoigner de l’impact positif de l’habitation communautaire au Québec et pour convaincre les partenaires gouvernementaux de l’importance de soutenir ce secteur.

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